L’entreprise sans tabac : on a tous à y gagner !

Pour bien travailler, il faut se bien porter.

Alphone Karr, Les guèpes (1839-1849)

Le tabac est le second cancérogène le plus présent sur le lieu de travail. Depuis le décrêt Bertrand de 2006 qui oblige à respecter la Loi Evin de 1992, il est interdit de fumer dans les lieux publiques et établissements privés, donc sur son lieu de travail… Une contrainte ou une opportunité ? Et si l’entreprise sans tabac était un véritable atout pour le salarié comme pour son employeur ?

Arrêter le tabac en entreprise permet de :

• Diminuer la pollution des locaux

Absence de fumée, constituée principalement de monoxyde de carbone (très toxique) ; disparition de la nicotine dans l’air et sur les surfaces, mais la nicotine est rarement toxique ; diminution des particules en suspension dans l’air qui altèrent les fonctions respiratoires; diminution des composés organiques volatiles dont le benzène qui interviennent dans la venue de certaines maladies.

• Diminuer l’absentéisme

Les fumeurs sont plus souvent absents que les non fumeurs (2,6 jours de plus en moyenne selon Green et al. 1992). La durée des arrêts maladie augmente l’année de l’arrêt du tabac (OFT, Dautzenberg 2007). Un an après le sevrage, la durée des arrêts maladie des ex-fumeurs est inférieure à celle des fumeurs et des non fumeurs, et cela persiste dans le temps (OFT, Dautzenberg 2007).

• Diminuer les risques d’accidents

Les fumeurs sont plus victimes d’accidents que les non fumeurs (1,5 fois plus en voiture, 1,4 à 2,5 fois plus d’accidents de travail, 2 fois plus de blessures corporelles : Sacks et Nelson 1994). Fumer accélère le rythme cardiaque, provoque des poussées d’hypertension, augmente le taux de CO dans le sang ce qui peut entrainer de la somnolence. La fumée peut également engendrer une baisse de la visibilité, des risques de chutes de cendres ou de brûlures, et la diminution de l’attention (lors de l’allumage de la cigarette par exemple).

• Augmenter la productivité

Les fumeurs seraient moins productifs que les non fuemurs (Bunn et al. 2006).

• Diminuer les expositions professionnelles aux toxiques et donc diminuer un gros facteur de risque pour la santé des salariés

Le tabac provoque ou agrave plus de 100 maladies identifiées. Exemple : Amiante+tabac = 5 fois plus de cancer du poumon que chez le non fumeur exposé à l’amiante

Diminution des risques de cancer, maladies professionnelles respiratoires, perte d’audition, allergies… Moins de versements d’indemnisation par l’entreprise aux victimes car moins de victimes.

• Diminuer les risques d’incendie et la dégradation

1 mort par jour lié à un incendie provoqué par des produits du tabac. Le tabac est responsable d’un incendie sur deux sur les lieux de travail (AN, 2006). Diminution des conséquences matérielles et humaines (brûlures, explosions, asphyxies). Les sols cessent d’être détériorés par les cendres et les mégots, murs noircis, le mobilier est moins vite dégradé, les équipements informatiques tombent moins souvent en panne, les filtres et systèmes de ventilation sont moins rapidement encrassés.

• Diminuer les conflits

Le tabac met à l’épreuve la paix sociale au sein des entreprises ou des administrations. Les conflits fumeurs/ex-fumeurs/non fumeurs s’apaisent avec l’application des récentes lois et arrêtés.

• Réduire les coûts 

Un employé fumeur coûte en moyenne entre 1500 et 4000€ de plus par an qu’un employé non fumeur. Le tabagisme passif a également un coût.

Un fumeur économise énormément en arrêtant de fumer. Faites le calcul ici.

Pour aller plus loin :

• Travailler sans tabac, le guide, B. Dautzenberg, OFT, Editions Margaux Orange, 2007.
• Pas à pas, une entreprise sans tabac, Tabac Info Services. Consultez ce document ici.